James Rumford et sa femme, Carol, ont été instituteurs au Tchad. Un jour, pendant les vacances d’été, en pleine saison des pluies, ils ont été surpris par les ruines boueuses de l’École Primaire de la ville. De nombreuses années plus tard, en souvenir de cette école,
est née « L’école de la pluie ».
C’est le premier jour de classe dans un pays appelé Tchad. La route sèche et poussiéreuse se remplit d’enfants. Les frères et les soeurs plus âgés vont devant, montrant le chemin.
— Est-ce qu’on va avoir un cahier ? demande Thomas.
— On va avoir un crayon ?
— Est-ce que je vais apprendre à lire comme toi ?
— Arrêtez de poser autant de questions et dépêchez-vous, disent les plus âgés.
Thomas arrive à l’école, mais il n’y a pas de salle de cours. Il n’y a pas de tables.
Bon, ça ne fait rien. Il y a une institutrice.
— Nous allons construire notre école, dit-elle. Ce sera notre premier cours.
Thomas apprend à faire des briques en boue et à les sécher au soleil. Il apprend à construire des murs et des tables en boue. Avec les autres enfants, il ramasse de la paille et de jeunes arbrisseaux, et il construit le toit.
À l’intérieur il fait frais. Ça sent la terre. Ça sent les champs prêts à être semés. Thomas aide à ramener les petits bancs en bois. Ils s’assoient tous.
Voilà enfin le moment qu’ils attendaient anxieusement. L’institutrice va chercher le tableau noir. Elle écrit une lettre au tableau.
—“A!” dit l’institutrice.
— “A!” répètent Thomas et les autres enfants.
Dans l’air, elle écrit la lettre avec de grands gestes. Les enfants répètent encore et encore une fois.
— Très bien ! dit l’institutrice.
Elle distribue les cahiers et les crayons.
— Première page !
Thomas ouvre le cahier à la première page et prend le crayon. Il est prêt. Il attend la suite.
— Maintenant, écrivez la lettre A. Très bien !
Tous les jours, Thomas apprend quelque chose de différent. Tous les jours, l’institutrice l’encourage comme elle encourage tous les autres élèves.
— Excellent travail ! dit-elle. Parfait, mes enfants !
Les neufs mois de cours passent en un clin d’oeil.
C’est le dernier jour de cours. Les enfants ont appris tellement de choses… Les cahiers sont pleins et usés d’avoir tant servi.
Thomas et ses camarades s’exclament :
— Merci, Madame !
Elle sourit et dit :
— Bravo, mes enfants. Vous avez bien travaillé !
Thomas et les autres enfants rentrent chez eux, en courant. L’école se vide juste à temps.
La saison des pluies a commencé. Les gouttes tombent, lourdes et pressées.
Des vents forts arrachent le toit en paille. La pluie tombe sur l’école. Les murs en boue sont trempés et tombent brusquement. Les tables subissent le même sort.
Lentement, l’école disparaît. Mais les enfants ont appris les lettres et les emportent avec eux…
En septembre, l’école recommencera.
Thomas sera alors l’un des plus âgés, qui ira, à son tour, aider les autres enfants le premier jour de classe.
Et, ensemble, ils vont rencontrer des instituteurs qui les attendront en souriant, prêts à reconstruire, une fois de plus, l’école.
James Rumford
Rain School
Houghton Mifflin Books, 2010
(Traduction et adaptation)
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