sexta-feira, 26 de outubro de 2012

Li Na et l’Empereur

Imagem da net

Il y a très longtemps, dans la lointaine Chine, une vieille femme vivait sur un petit bateau amarré sur le fleuve Jaune. Elle s’appelait Li Na, et elle était calligraphe.
Li Na avait travaillé toute sa vie pour atteindre la perfection dans son art. Beaucoup de gens savent écrire. Mais seul un artiste parvient, par quelques traits sur le papier, à exprimer la vérité d’une chose.
En ce temps-là, vivait aussi dans la capitale de la Chine un empereur. Il habitait un palais immense, dont l’entrée était interdite aux gens ordinaires. Il était très riche, très puissant et très, très cruel. Même sa femme et ses enfants le craignaient.
Tout le monde, au contraire, aimait la vieille calligraphe. De toutes parts on venait admirer ses créations. « Écris-nous le signe de l’amour ! » lui demandait-on. Ou bien : « Nous voudrions offrir à notre mère un idéogramme qui lui rende sa gaieté ! » Alors Li Na trempait son pinceau dans l’encre noire et, avec des gestes élégants, traçait sur le papier l’idéogramme de l’amour, ou celui de la joie, ou celui du bonheur. Et tous s’en retournaient heureux et comblés.
Bonheur, joie, amour, amitié, pardon, tout cela Li Na l’avait ressenti de tout son être et pouvait l’exprimer dans un idéogramme. Mais parfois, il fallait à la vieille calligraphe des jours, ou des semaines, pour atteindre le sens profond d’un signe. Pour traduire la vérité d’une fleur, Li Na avait dû devenir elle-même une fleur. Éprouver ce que ressent une fleur lorsque la rosée se dépose sur les feuilles, lorsque s’ouvre lentement la corolle. Et lorsque, enfin, la fleur fane et perd ses pétales. Li Na maîtrisait son art à la perfection.
Li Na avait une élève, San Li, qui vivait avec elle sur le bateau. San Li savait déjà quel papier convenait le mieux pour tracer un idéogramme. Elle savait aussi préparer l’encre et avait reçu ses premières leçons de calligraphie.
Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)
Un matin, une grande agitation vint troubler les abords du fleuve Jaune.
L’empereur approchait de l’endroit où était amarré le bateau de la calligraphe. Cent guerriers précédaient le palanquin incrusté d’or, cent guerriers le suivaient, et cent guerriers encore le protégeaient de chaque côté.
L’empereur fit arrêter les porteurs devant le bateau de Li Na. Un serviteur appela la vieille femme :
― L’empereur t’ordonne de tracer pour lui un idéogramme. Il doit exprimer la grandeur de son empire, sa richesse infinie et sa puissance inébranlable !
Li Na poussa la porte branlante de son bateau et s’avança. Cachée derrière le montant de la porte, San Li tenta d’apercevoir l’empereur. Mais les rideaux tissés d’argent du palanquin le protégeaient des regards. Sa voix était puissante et sonore.
― Combien de temps te faudra-t-il ? demanda-t-il d’un ton impérieux qui fit trembler de peur San Li.
― Il me faudra le temps de comprendre la nature de votre puissance ! répondit la vieille calligraphe d’une voix ferme.
San Li admira le sang-froid de son professeur.
― Qu’un serviteur vienne dans une semaine chercher la calligraphie.
L’empereur frappa trois fois du pommeau de sa canne la paroi du palanquin, et, aussitôt, porteurs et guerriers se mirent en mouvement.
Les habitants, emplis de crainte, s’étaient cachés dans leurs maisons ou leurs bateaux. L’empereur sortait fort peu souvent de son palais, et rares étaient ceux qui l’avaient vu de leurs propres yeux. Comme le palanquin resplendissait ! Comme les guerriers semblaient invincibles ! Ils portaient les armes, sûrs de leur puissance, et le sol tremblait encore de leurs pas.
Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)
Depuis la visite de l’empereur, la vieille calligraphe était plongée dans un profond silence. Elle n’avait adressé la parole à personne, pas même à San Li. Assise sur le pont du bateau, elle réfléchissait. Comment pouvait-elle mesurer la grandeur de l’empire, elle qui jamais n’avait pénétré dans le palais impérial ? Comment pouvait-elle imaginer l’immensité des richesses de l’empereur, elle qui ne possédait rien ? Comment pouvait-elle comprendre sa puissance, elle qui jamais n’avait donné d’ordre ?
Lorsque le soleil se coucha sur le fleuve Jaune, Li Na était toujours assise au même endroit. Perdue dans ses pensées, elle fixait le fleuve.
Elle ne réagit pas lorsque San Li apporta un bol de riz et du thé parfumé. La tête penchée en avant, la vieille calligraphe s’était assoupie, et la lune faisait briller des reflets d’argent dans ses cheveux.
Une semaine s’écoula, et un serviteur du palais vint réclamer la calligraphie.
Désolée, la vieille dame secoua la tête :
― Je regrette, mais je ne peux répondre à la commande de l’empereur. Je n’ai jamais pénétré dans le palais impérial, je ne sais rien des cérémonies de la cour. Empire et puissance sont pour moi des mots étrangers. Peux-tu me rapporter un objet du palais ? Quelque chose que l’empereur touche chaque jour.
Le serviteur le promit. Une semaine plus tard, il apporta un riche tapis et un gobelet en or. Comme Li Na n’était pas visible, il les remit à son élève. Tremblante, San Li prit les précieux objets.
― Porte-les à ton professeur ! l’exhorta le serviteur de l’empereur. Mais prends garde de les souiller ou, pis, de les abîmer. L’empereur vous jetterait aussitôt en prison, toutes les deux !
Incapable d’articuler un mot, San Li hocha la tête.
― Je reviens dans une semaine ! Que la calligraphie soit alors achevée !
De nouveau, une semaine s’écoula, et le serviteur revint trouver la calligraphe.
― Je ne parviens pas à traduire sur le papier la puissance de l’empereur, dit la vieille dame d’une voix tremblante. Apporte-moi une épée ou une autre arme avec laquelle l’empereur fait sentir son pouvoir à ses ennemis.
― Je vais voir ce que je peux faire ! répondit le serviteur, et il s’éloigna sur son haut cheval.
Quelques jours plus tard, il réapparut avec une lourde épée.
Li Na était assise, immobile et silencieuse. San Li découpait des feuilles de papier. Mais point de calligraphie, pas même une esquisse.
― Combien de temps te faut-il encore ? demanda le serviteur.
Comme la vieille dame ne répondait pas, il se tourna vers son élève :
― Quand la calligraphie sera-t-elle terminée ? L’empereur s’impatiente.
San Li haussa les épaules.
― Je ne sais pas, dit-elle timidement.
Le serviteur laissa s’écouler trois mois avant de reparaître sur la rive du fleuve Jaune. Cette fois, la vieille calligraphe allait enfin livrer son travail, pensait-il. Mais il se trompait.
― Li Na demande qu’on ne la dérange en aucun cas, lui annonça San Li. Reviens dans un mois, et tu pourras emporter la calligraphie de l’empereur.
L’homme fut saisi de peur. Quand l’empereur apprendrait que la calligraphie n’était pas terminée, il l’en rendrait responsable, à coup sûr.
― Pourquoi cela dure-t-il si longtemps ? demanda-t-il à la fillette.
― Li Na doit d’abord comprendre la puissance de l’empereur avant de prendre le pinceau.
San Li baissa les yeux.
― La commande de l’empereur exige quelque chose de bien différent de tout ce que Li Na a peint jusqu’à présent, poursuivit-elle à voix basse.
Le serviteur hocha la tête pour montrer qu’il comprenait. Mais l’empereur, lui, comprendrait-il ? L’empereur ne comprit pas. Lorsqu’il vit le serviteur revenir les mains vides, il le fit jeter aussitôt en prison. On osait s’opposer à ses ordres ! Eh bien, il irait lui-même trouver la vieille calligraphe au bord du fleuve. Il irait lui-même chercher ce qui lui appartenait.
Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)
Vêtu avec magnificence, l’empereur se mit en route avec tout son équipage. En voyant les soldats s’approcher de la rive, les habitants s’enfuirent dans leurs embarcations. San Li aussi se cacha, terrorisée, dans la cuisine, lorsque le palanquin de l’empereur s’arrêta devant le bateau de la calligraphe. Accompagné de quatre gardes, l’empereur pénétra en personne dans l’habitation de Li Na.
― Où est la calligraphie que je t’ai ordonné de peindre ?
Li Na s’approcha. À la main, elle tenait un grand pinceau, d’où gouttait l’encre. Devant elle, était étendu un rouleau de papier. Sans un mot, sans un regard à l’empereur, elle se pencha et, en quelques gestes précis, traça sur le papier le signe de la puissance.
Saisi d’effroi, l’empereur fit un pas en arrière.
Ses gardes tirèrent leurs épées pour le protéger. Le signe de la puissance était violent et cruel, menaçant et hostile, dur et glacial. On aurait dit que toute la pièce était sous son emprise. Les gardes reculèrent en tremblant. L’empereur lui-même pâlit. Mais il s’efforça de ne pas montrer qu’il était impressionné.
― Pourquoi m’as-tu fait attendre des mois pour achever maintenant, en quelques secondes, la calligraphie ? demanda l’empereur, courroucé.
― Il m’a fallu ce temps avant de comprendre votre puissance, répondit la vieille calligraphe d’une voix douce, mais ferme.
Elle rangea le pinceau et regarda l’empereur droit dans les yeux. Puis elle prit son sceau et l’imprima sur le papier de riz, juste à côté de son œuvre. Des minutes s’écoulèrent dans un grand silence. L’encre sécha. Li Na fit signe à deux gardes de soulever le rouleau. Sans attendre l’autorisation de l’empereur, ils firent ce que la vieille femme leur avait demandé.
L’empereur comprit alors qu’elle avait percé la nature de sa puissance. Il s’empressa de rouler le papier de riz, et se fit transporter en son palais.
Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)
Là, il se retira aussitôt dans ses appartements privés et ordonna que personne ne le dérange, pas même les ministres, pas même son épouse ni ses enfants. Il déroula devant lui, sur le sol, la calligraphie de la vieille Li Na et se mit à la contempler. Il sentit un grand froid s’insinuer dans son corps. Sa gorge était comme étranglée. C’était cela, le froid glacé de la peur. La poignée d’acier de la crainte. Le goût amer de la cruauté. Le pouvoir de la cupidité et de la violence.
Un silence de mort régnait sur le palais. Après une très longue attente, le premier garde de l’empereur s’approcha, hésitant, de la porte de l’appartement privé.
― Sa Majesté ne se sent pas bien ? demanda-t-il timidement.
Comme aucune réponse ne parvenait, le garde ouvrit prudemment la porte.
L’empereur fixait le sol, à l’endroit où était déroulée la calligraphie de Li Na. Et l’empereur de Chine pleurait ! Pas de sanglots, pas de gémissements, nul son ne franchissait ses lèvres. Les larmes roulaient silencieusement sur son visage.
― Est-ce cela le pouvoir de l’empereur ? Angoisse et peur ? Suis-je vraiment si cruel ? chuchotait-il.
Il aperçut le garde.
D’un mouvement lent, infiniment lent, l’homme hocha la tête.
― Oui, Votre Majesté est cruelle.
Il avait parlé d’une voix ferme, en regardant l’empereur. L’empereur détourna les yeux de la calligraphie et fixa, médusé, son serviteur. Il dressa le poing, menaçant, en direction du garde. Tremblant de colère, il ouvrit la bouche. Mais il baissa le bras. Sans mot dire, il regarda le sol et se mit à pleurer.
Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)Preto de ouros (cartas)
Sur le bateau amarré sur le fleuve Jaune, la vieille calligraphe rangeait son matériel. Papier et pinceau, pierre à encre et sceau, tout retrouva sa place habituelle. Pour finir, Li Na étendit au sol le précieux tapis de l’empereur, posa le gobelet sur une étagère et déposa dans un coin l’épée incrustée de pierres précieuses. Elle souriait.
Le matin, le serviteur du palais était venu encore une fois.
― L’empereur te donne ces objets pour prix de ton travail, avait-il expliqué.
― Tu es allé en prison ? avait demandé San Li, curieuse.
L’homme avait hoché la tête.
― Sa Majesté a libéré tous ceux qu’elle avait injustement emprisonnés. Depuis que la calligraphie de Li Na est accrochée dans son palais, l’empereur est devenu un autre homme.
Lorsque le serviteur fut parti, Li Na appela son élève.
― Petite San Li, dit-elle d’une voix douce, veux-tu apprendre le signe de la vérité ?
La fillette la regarda avec de grands yeux.
― Oh oui, j’aimerais bien l’apprendre ! répondit-elle avec enthousiasme.
Bien excitée, elle regarda la main de Li Na qui, calmement, prenait le grand pinceau.
Andrea Liebers
Li Na et l’Empereur
Toulouse, Milan, 2002

Cores de lugares

Outono em Chicago

Legenda recebida: Parece Manhattan!


quinta-feira, 25 de outubro de 2012

O livro de ponto

Hoje, ia pelo corredor da escola e dei comigo a pensar no livro de ponto que levava na mão. Em formato A4, de capa grossa e folhas suficientes para nele serem escritos os sumários de todas as aulas, ao longo do ano letivo, é bem pesadinho o livro de ponto.

Lembro-me de há muito tempo ter sido cinzento, depois azul e agora cor de laranja. Não sei se a simbologia das cores foi tida em conta nessas escolhas. Quando nos esquecemos ou não podemos ir buscá-lo, pedimo-lo à funcionária: pode trazer-me o livro, por favor?

"O livro" é, assim, o objeto que todos os dias passa nas nossas mãos. Ou então, nas nossas cabeças: ai que não escrevi o sumário; não tinha o livro! Já tocou? Não tenho tempo para ir buscar o livro! Tenho de pôr em ordem o livro!

É desejado, acarinhado este calado e surdo motor do cumprimento. O que se dá nas aulas fica lá tudo registado. Daria, por certo, para diferentes ensaios: sobre o tipo de letra, as frases curtas ou longas, a indicação do pormenor e do geral...

Também para os alunos é "o livro": ó setora, deixe-me ver o livro para ver se tive falta na aula anterior!

Quando toca para dentro, os professores aproximam-se da prateleira, onde os livros estão ao alto, bem arrumadinhos,  e cada um leva o da sua aula e da sua turma.

Há muitos anos, quando andava grávida, lembro-me de que, nos corredores ou nas escadas, punha muitas vezes o livro à frente da barriga, tipo escudo, para me proteger de algum encontrão que os miúdos dessem, sem querer, nos avanços e recuos da brincadeira e correria.

Também já serviu, na sala de aula, para ajudar a levantar o projetor e assim ver-se melhor o écran.
E também já me aconteceu meter o livro de ponto na pasta, inadvertidamente, e trazê-lo para casa e, no dia seguinte, ir logo pô-lo no lugar para não dar nas vistas. Mas depois, quando contada a peripécia, tantas histórias parecidas já ouvi: por distração, por cansaço...

O livro de ponto, em papel, é, então, "o livro" que vai marcando os ritmos de muito do quotidiano escolar. 

Vê-lo a ser transportado pelo professor pode ser sinal de que já tocou para dentro ou para fora. Vê-los todos juntos significa que não há aulas...

O livro de ponto - tantas impressões lá ficam registadas. Para além das digitais, é claro.


quarta-feira, 24 de outubro de 2012

Lugares do Mundo


 Chicago 

Mississipi
 
 New Orleans

segunda-feira, 22 de outubro de 2012

"Este comboio de corda..."

 Mais dois poemas me chegaram hoje. Obrigada, amiga.
Disse que queria um poema sobre o tempo e ele chegou até mim.
São também estas "pequenas coisas" que nos fazem ganhar o(s) dia(s).

Não são apenas os relógios

Também se pode
regressar sem partir. Não são apenas
os relógios que se atrasam, às vezes
é o próprio tempo. E todos
os cuidados são
então necessários. Há sempre
um comboio que rola
a nosso lado sem luzes
e sem freios. E pode
faltar-nos o estribo ou já
não haver lugar
na carruagem da frente.


Albano Martins

Escrito a vermelho
Campo das Letras, 1999


Pequenas coisas


Falar do trigo e não dizer
o joio. Percorrer
em voo raso os campos
sem pousar
os pés no chão. Abrir
um fruto e sentir
no ar o cheiro
a alfazema. Pequenas coisas,
dirás, que nada
significam perante
esta outra, maior: dizer
o indizível. Ou esta:
entrar sem bússola
na floresta e não perder
o rumo. Ou essa outra, maior
que todas e cujo
nome por precaução
omites. Que é preciso,
às vezes,
não acordar o silêncio.



Albano Martins 
Escrito a vermelho
Campos das Letras, 1999

"Luz"

 Hoje, pela manhã, ao abrir o mail, 
vi este poema - enviado por uma amiga.
Obrigada. Partilho-o também agora.


«Luz

Talvez que noutro mundo, noutro livro,
tu não tenhas morrido
e talvez nesse livro não escrito
nem tu nem eu tenhamos existido

e tenham sido outros dois aqueles
que a morte separou e um deles
escreva agora isto como se
acordasse de um sonho que

um outro sonhasse (talvez eu),
e talvez então tu, eu, esta impressão
de estranhidão, de que tudo perdeu
de súbito existência e dimensão,

e peso, e se ausentou,
seja um sonho suspenso que sonhou
alguém que despertou e paira agora
como uma luz algures do lado de fora.»

                                              Manuel António Pina, em "Os Livros", p. 32.

domingo, 21 de outubro de 2012

Procurei um poema sobre o tempo e acabei por escolher um sobre gatos...


Renoir


 Hoje, ainda não eram nove horas da manhã, ouvi uma locutora de televisão a dizer: bom resto de domingo!

Ora, para muitos, o domingo nem tinha ainda começado e já alguém estava a lembrar o seu final. 

De facto, o tempo é veloz, mas nós ainda o empurramos mais. Se calhar, é por isso que corre tão depressa.

Lembrei-me, então, de ilustrar estas poucas e simples palavras com um poema sobre o tempo.

Como Manuel António Pina está muito presente por, por estes dias, ter precocemente partido, abri algumas das suas páginas de poesia.

Em busca do tempo (tantas vezes perdido!), apareceu-me também um poema sobre gatos (que, dizem, o escritor tanto acarinhava).

E eu que só uma vez tive um gato, ou melhor, uma gata que se chamava Pulguinhas e que desapareceu numa noite - não sei se de luar - pus-me a ler o poema e gostei muito.

Não sei se foi por se dizer que os gatos têm sete vidas e a nossa se reduzir a uma (pelo menos na Terra), se por ouvir histórias de gatos, contadas com tempo e com ternura, se pela capacidade de subirem aos parapeitos das janelas e ficarem perto de quem lhes quer bem ou por vê-los estendidos ao sol sem consciência de estarem ao sol e apenas porque é bom estar ao sol...



Bem, o melhor é lermos quem sabe/soube falar de gatos, porque o domingo está a correr. Porém, como ainda não são onze horas da manhã, o "resto do domingo" ainda demora. Ainda bem.

Sem que a vida deixe de ser efémera!





Uma prosa sobre meus gatos

Perguntaram-me um dia destes
ao telefone
por que não escrevia
poesia (ao menos um poema)
sobre os meus gatos;
mas quem se interessaria
pelos meus gatos,
cuja única evidência
é serem meus (digamos assim)
e serem gatos
(coisa vasta, mas que acontece
a todos os da sua espécie)?
Este poderia
(talvez) ser um tema
(talvez até um tema nobre),
mas um tema não chega para um poema
nem sequer para um poema sobre;
porque é o poema o tema,
forma apenas.
Depois, os meus gatos
escapam de mais à poesia,
ou de menos, o que vai dar ao mesmo,
são muito longe
ou muito perto,
e o poema precisa do tempo certo
de onde possa, como o gato, dar o salto;
o poema que fizesse
faria deles gatos abstractos,
literários, gatos-palavras,
desprezível comércio de que não me orgulharia
(embora a eles tanto lhes desse).
Por fim, não existem <<os meus gatos>>,
existem uns tantos gatos-gatos,
um gato, outro gato, outro gato,
que por um expediente singular
(que aliás, também absolutamente lhes desinteressa)
me é dado nomear e adjectivar,
isto é, ocultar,
tendo assim uns gatos em minha casa
e outros na minha cabeça.
Ora só os da cabeça alcançaria
(se alcançasse) o duvidoso processo da poesia.
Fiquei-me por isso por uma prosa,
e mesmo assim excessivamente corrida e judiciosa.


                                                  31/01/99 Manuel António Pina

sábado, 20 de outubro de 2012

"Metamorfose" e "Todo cambia"



 André Maire
  
 Ontem, uma amiga enviou 
"um postal de fim de semana" 
com este poema de Jorge de Sena 
e com a canção de Mercedes Sosa.
Partilho-os agora. 
Em tempo de dúvidas e mudanças,
um belo poema para ler devagar.
Uma bela música para ouvir e olhar.


Metamorfose

Ao pé dos cardos sobre a areia fina
Que o vento a pouco e pouco amontoara
Contra o seu corpo (mal se distinguia
Tal como as plantas entre a areia arfando)
Um Deus dormia. Há quanto tempo? Há quanto?

E um deus ou deusa? Quantos sóis e chuvas,
Quantos lugares nas águas e nas nuvens,
Tisnado haviam essa pele tão lisa
Em que a penugem tinha areia esparsa?

Negros cabelos se espalhavam onde
Nos braços recruzados se escondia o rosto
E os olhos? Abertos ou fechados? Verdes ou castanhos
No breve espaço em que o seu bafo ardia?

Mas respirava? Ou só uma luz difusa
Se demorava no seu dorso ondeante
Que de tão nu e antigo se vestia
Da confiada ausência em que dormia?

Mas dormiria? As pernas estendidas
Com um pé sobre outro pé e os calcanhares
Um pouco soerguidos na lembrança de asas;
As nádegas suaves, as espáduas curvas
E na tão leve sombra das axilas
Adivinhados pelos… Deus ou deusa?

Há quanto tempo ali dormia? Há quanto?
Ou não dormia? Ou não estaria ali?
Ao pé dos cardos, junto à solidão
Que quase lhe tocava do areal imenso,
Do imenso mundo, e as águas sussurrando
- Ou não estaria ali?... E um deus ou deusa?
Imagem, só lembrança, aspiração?
De perto ou longe não se distinguia.

Jorge de Sena, in Fidelidade, 1958

"Todo cambia":
http://www.youtube.com/watch?v=Za75SkduQX8&feature=related
 

sexta-feira, 19 de outubro de 2012

Era uma vez uma casa...


 Armanda Passos

Há dias, convidando os meus alunos para participarem
no Concurso "Vamos escrever um conto sobre a palavra Amor,"
disse-lhes que escreveria pequenas histórias - apenas de motivação.
Aqui está uma - muito simples e despretensiosa. 
Boas escritas!

Era uma vez uma casa. E a casa tinha um jardim. E o jardim tinha flores. E as flores tinham cores, perfumes, borboletas, abelhas, joaninhas…
Fora da casa, havia uns bancos para as pessoas se sentarem nas noites quentes de verão, nos fins de tarde de outono, depois do almoço de domingo… E havia  fotografias espalhadas pela casa. Algumas delas tinham sido tiradas nas escadas junto aos canteiros. Todos gostavam de flores. Até uma cadela muito alegre e brincalhona tinha o nome Flor.
E todas as pessoas que viviam na casa eram mais novas do que aquela construção. Mesmo a avó, a pessoa mais velha da família, tinha nascido já quando a casa existia.
Toda a família gostava muito da casa, mas quase todos saíam cedo para trabalhar e, quando chegavam, vinham tão cansados que só queriam jantar e descansar. Ao fim de semana, tinham compromissos com os amigos, queriam andar a pé, ir ao cinema... e pouco tempo tinham para ficar em casa. Porém, para a pessoa mais velha da família, a casa era um grande amor que nunca esmorecia nem nunca se arreliava.
Quando saía, nem que fosse só por umas horas, estava mortinha por regressar para descansar um bocadinho no sossego silencioso do sofá, para se sentar à mesa no sítio do costume, para pôr tudo no seu lugar, para dormir com as suas almofadas muito fofinhas… E também para ver as flores, porque só ao olhá-las com atenção é que via se precisavam de ser regadas, estacadas, mudadas para um lugar mais ao seu gosto… Sim, porque as flores também manifestam as suas vontades. O que é preciso é conhecê-las.
A casa era, assim, um abrigo, um aconchego, um abraço quentinho e continuado. Para ser sincera, era uma paixão. Só que, ao contrário deste sentimento ainda mais arrebatado do que o amor, nunca perdia a intensidade.
Gostava de todas as divisões da casa, mas tinha uma grande preferência pelo quarto da costura. Era onde havia uma máquina antiga. Uma Singer velhinha velhinha, mas que cozia lindamente. E, junto da máquina, havia carrinhos de linhas de cores diferentes, tesouras e uma almofadinha pequenina onde estavam espetados os alfinetes. Dentro de um cestinho redondo, havia uma rendinha começada e um livro. A janela dava para um pátio onde havia muitos vasos com flores que perfumavam o ar logo de manhãzinha, sobretudo na primavera.
A menina mais nova da casa também gostava desse espaço. Podia até dizer-se que herdara aquele amor. Dizia que a casa cheirava a um tempo que ela não tinha conhecido mas que sabia sentir.
Um dia, na escola, a professora de português falou de um concurso: “Vamos escrever um conto com a palavra Amor”.
E logo lhe veio uma ideia: amor pela casa. 
Pela janela, viu a avó a estender ao sol raminhos de tília para secar e, mais tarde, fazer um chá perfumado e saboroso para a família.
Abriu o computador e começou a escrever:
Era uma vez uma casa…

Morreu Manuel António Pina



É muito triste quando morre um escritor, sobretudo em idade em que muito podia ainda produzir.

Manuel António Pina nasceu em 1943, na Beira Alta e viveu no Porto desde os 17 anos.

Escreveu poesia, crónicas,  livros de ficção para diferentes faixas etárias...

No ano passado, em 2011, recebeu o prémio Camões.



As palavras, nestas circunstâncias, são sempre de circunstância e pobres.

Lembro-me de, há uns dois anos, ter ido à feira do Livro do Porto. Ele estava num dos stands a dar autógrafos. 

Nesse dia, comprei uns livros para crianças e dirigi-me ao escritor para que autografasse um que eu queria oferecer. Ele estava com o telemóvel na mão, pediu-me desculpa, mas tinha de atender uma chamada da família. Eu, mera e comum leitora; ele, um escritor consagrado, falava-me de forma afável e afetuosa. Como, pelos vistos, era seu hábito. 

Muitas das crónicas do Jornal de Notícias ter-se-ão perdido no turbilhão dos dias. Mas os ecos dos 1100 caracteres diários viverão em muitos leitores. Tal como os seus livros.


Recordemos um poema que escreveu:

A um Jovem Poeta  

Procura a rosa.
Onde ela estiver
estás tu fora
de ti. Procura-a em prosa, pode ser

que em prosa ela floresça
ainda, sob tanta
metáfora; pode ser, e que quando
nela te vires te reconheças

como diante de uma infância
inicial não embaciada
de nenhuma palavra
e nenhuma lembrança.

Talvez possas então
escrever sem porquê,
evidência de novo da Razão
e passagem para o que não se vê.

Manuel António Pina, in Nenhuma Palavra e Nenhuma Lembrança