sexta-feira, 4 de julho de 2014

Le peuple qui aimait les arbres♣



Conte écologique populaire adapté d’une histoire du Rajasthan, Inde
Il y a bien longtemps en Inde, quand les princes de la guerre régnaient sur le pays, vivait une jeune fille qui aimait les arbres. Elle s’appelait Amrita.
Amrita vivait dans un pauvre village aux maisons de boue séchée, en bordure d’un grand désert. Tout près du village s’élevait une forêt.
Chaque jour Amrita courait vers la forêt, sa longue natte dansant dans son dos. Quand elle retrouvait son arbre préféré, elle l’entourait de ses bras. « Mon cher arbre », s’écriait-elle, « tu es si grand et tes feuilles sont si vertes ! Comment pourrions-nous vivre sans toi ? » Car Amrita savait que les arbres l’abritaient du soleil brûlant du désert. Les arbres la protégeaient des terribles tempêtes de sable. Et là où poussaient les arbres on trouvait l’eau, cette eau si précieuse. Avant de quitter la forêt, Amrita embrassait son arbre préféré, puis lui murmurait : « Arbre, si un jour tu as des ennuis, je te défendrai. »
L’arbre lui répondait dans un bruissement de feuilles.
Un jour, juste avant les pluies de la mousson, une énorme tempête de sable tourbillonna dans le désert. En quelques instants, le ciel devint aussi noir que la nuit. Des éclairs déchiraient le ciel et le vent fouettait les arbres tandis qu’Amrita se précipitait chez elle. De sa maison, elle entendait le sable qui venait cingler les volets. Après la tempête, il y eut du sable partout – dans les vêtements d’Amrita, dans ses cheveux et même dans sa nourriture. Mais elle était sauvée et son village aussi, grâce aux arbres qui les avaient défendus au plus fort de la tempête.
Plus Amrita grandissait, plus elle aimait les arbres. Bientôt, elle eut des enfants qu’elle emmenait avec elle dans la forêt.
« Ils sont vos frères et vos soeurs », leur disait-elle. « Ils nous abritent du soleil brûlant du désert, nous protègent des terribles tempêtes de sable, et nous montrent où trouver l’eau que nous buvons », leur expliquait-elle. Puis Amrita apprenait à ses enfants à aimer et à protéger les arbres comme elle le faisait.
Chaque jour, quand elle quittait la forêt, Amrita allait puiser de l’eau à la source du village. Elle portait l’eau dans une grande cruche d’argile, posée en équilibre sur le dessus de sa tête.
Un matin, près de la source, Amrita vit un groupe d’hommes armés de lourdes haches. Ils se dirigeaient vers la forêt. Elle entendit ces mots : « Abattez tous les arbres que vous rencontrerez », ordonnait le chef des bûcherons. « Le Maharajah a besoin de beaucoup de bois pour construire sa nouvelle forteresse. »
Le Maharajah était un prince puissant qui régnait sur de nombreux villages. Sa parole faisait loi. Amrita eut peur. « Les coupeurs d’arbres détruiront notre forêt », pensa-t-elle. « Nous ne serons plus abrités du soleil ni protégés des tempêtes de sable. Nous ne saurons plus comment trouver l’eau dans le désert ! »
Amrita courut se cacher dans la forêt. De sa cachette, elle entendait les coups de hache qui fendaient ses arbres bien-aimés. Soudain, Amrita vit le chef des bûcherons brandir le fer de sa hache vers son arbre préféré.
« Ne coupez pas cet arbre ! » s’écria-t-elle en bondissant. Elle se mit devant son arbre. « Écarte-toi ! » gronda le bûcheron. « Je vous en prie, laissez mon arbre, » supplia Amrita. « Coupez-moi plutôt ». Elle protégeait son arbre de toutes ses forces, mais le bûcheron la poussa et brandit sa hache. Lui, il ne voyait que l’arbre qu’on lui avait demandé de couper. Le bûcheron frappa encore et encore, jusqu’à ce que l’arbre d’Amrita s’abatte sur le sol. Amrita tomba à genoux, les yeux remplis de larmes. Ses bras étreignirent tendrement les branches mourantes de l’arbre.
Au village, quand ils surent ce qui venait de se passer, hommes, femmes et enfants coururent vers la forêt. L’un après l’autre, ils se placèrent devant les arbres pour les défendre. Chaque fois que les bûcherons s’avançaient pour couper un arbre, les villageois se dressaient sur leur chemin. « Le Maharajah le saura ! » menaça le chef des bûcherons. Mais le peuple ne céda pas.
Le Maharajah entra dans une grande colère quand il vit les bûcherons revenir les mains vides. « Où est le bois que je vous ai envoyés couper ? » hurla-t-il.
« Votre Altesse, nous avons bien essayé de couper les arbres pour votre forteresse, mais où que nous allions, les villageois les entouraient de leurs bras pour nous en empêcher », répondit le chef des bûcherons.
Le Maharajah fendit l’air avec son épée. « Me désobéir coûtera cher à ces défenseurs d’arbres ! » Il enfourcha son cheval le plus rapide et galopa vers la forêt. À sa suite venaient de nombreux soldats, montés sur des chameaux aux longues pattes et sur des éléphants aux défenses ornées de pierres précieuses.
Le Maharajah trouva les habitants du village rassemblés près de la source.
« Qui a osé défier mon ordre ? » demanda-t-il. Amrita hésita un instant, puis elle s’avança.
« Oh, Grand Prince ! Nous ne pouvions laisser les bûcherons détruire notre forêt », dit-elle. « Ces arbres nous abritent du soleil brûlant du désert. Ils nous protègent des tempêtes de sable qui détruiraient nos récoltes et enseveliraient notre village. Ils nous montrent où trouver l’eau, si précieuse à boire. »
« Sans ces arbres, je ne puis construire une solide forteresse ! » insista le Maharajah.
« Mais sans ces arbres, nous ne pouvons survivre », répliqua Amrita.
Le Maharajah lui lança un regard furieux.
« Coupez-les ! » hurla-t-il.
Les villageois se précipitèrent dans la forêt tandis que les soldats faisaient briller leurs épées et se rapprochaient pas à pas. Le sable se mit alors à tourbillonner autour de leurs pieds et les feuilles tremblèrent sur les arbres. Au moment où les soldats atteignaient la forêt, le vent du désert rugit, soulevant tant de sable qu’ils y voyaient à peine.
Pour échapper à la tempête, les soldats coururent se mettre à l’abri des arbres. Amrita étreignit son arbre préféré, et les villageois cachèrent leur visage quand le tonnerre éclata sur la forêt. Jamais ils n’avaient affronté une telle tempête. Enfin, lorsque le vent s’apaisa, ils sortirent lentement de la forêt.
Amrita ôta le sable de ses vêtements et regarda autour d’elle. Des branches d’arbres brisées étaient éparpillées partout. Dans le champ, les grains de blé jonchaient le sol. Le sable s’était amoncelé tout autour de la source. Amrita comprit que seuls les arbres avaient empêché le désert de détruire le village.
Le Maharajah se tenait près de la source et regardait fixement la forêt. Il resta songeur un long moment, puis s’adressa aux villageois.
« Vous avez prouvé votre courage et votre sagesse. Vos arbres vous protègent, et désormais ils ne seront plus coupés. Votre forêt restera à jamais un joyau de verdure dans le désert. »
Le peuple se réjouit aux paroles du Maharajah. Ils chantèrent et dansèrent très tard dans la nuit, et illuminèrent le ciel de feux d’artifice.
Dans la forêt, les enfants décorèrent les arbres de fleurs et de guirlandes de papiers multicolores. Et pour ne pas oublier le grand sacrifice de l’arbre d’Amrita, ils firent de l’endroit où il était tombé un lieu sacré.
De nombreuses années se sont écoulées depuis ce jour-là, mais on dit qu’Amrita vient toujours vénérer les arbres dans la forêt.
« Chers arbres, vous êtes si grands et vos feuilles sont si vertes ! Comment vivre sans vous ? »
Amrita sait que les arbres abritent les hommes du soleil brûlant du désert.
Les arbres protègent les hommes contre les terribles tempêtes de sable du désert.
Les arbres montrent où trouver l’eau si précieuse.
Heureux et sages sont les hommes qui vivent auprès d’eux.
Deborah Lee Rose
Le peuple qui aimait les arbres :
Conte écologique populaire
Deflandre, 1992

Dans la légende d’origine, il y a près de trois siècles, Amrita Devi et plusieurs centaines de villageois donnèrent leur vie en protégeant leur forêt. Le gouvernement indien a commémoré leur sacrifice en nommant le village Rajasthan de Khejare : « Premier Mémorial National de l’Environnement » de l’Inde.
Aujourd’hui encore, le peuple Indien lutte pour protéger son environnement. L’un des groupements qui s’y consacre le plus est le Mouvement Chipko (« Aimez les arbres »), dont les membres combattent sans violence l’abattage des arbres.
En 1987, le Mouvement Chipko reçut la récompense « Right Livelihood » (l’autre Nobel), pour « leur dévouement à la conservation, à la restauration et à l’usage écologique et réfléchi des ressources naturelles de l’Inde ».


L’Équipe du Projet HISTOIRES À FAIRE RÊVER
fc@histoiresafairerever.com
histoiresafairerever@gmail.com

quarta-feira, 2 de julho de 2014

SOPHIA




Sophia de Mello Breyner estará, a partir de hoje, no Panteão Nacional, em Lisboa, transladada dez anos após a sua morte, como sinal de reconhecimento pela sua obra literária e pela sua figura exemplar de cidadã.
Durante a cerimónia, ouviram-se poemas seus, numa gravação realizada há umas cinco décadas. A sua voz era nítida, como nítidas e esplendorosas lhe nasciam as palavras.
E muitas pessoas se juntaram no local para homenagear Sophia. Na fila da frente estavam os políticos, tendo alguns discursado. E lavaram as suas palavras com palavras de Sophia. E elogiaram a sua ética. E a sua obra poética. E o símbolo nacional que é. E mais e mais, porque os políticos sabem sempre como limpar o pó das suas palavras com palavras de poetas.
Falou-se também de “verdade” para a qual os textos da poeta remetem. E quem lê a sua obra – felizmente as crianças começam a ler bem cedo, nas escolas, histórias suas – apercebe-se que a sua verdade não são as verdades propagandeadas por muitos políticos, porque aquelas não deixam de ser meias verdades ou mentiras completas.
Ousaria dizer que Sophia teria gostado da homenagem, porque merecida, mas, ouvindo palavras de alguns políticos, teria preferido o mar. Desta vez, um mar de silêncio.

segunda-feira, 30 de junho de 2014

Perfume com sabor



domingo, 29 de junho de 2014

Aconchego


Quasi



Um pouco mais de sol--eu era brasa
Um pouco mais de asul--eu era além.
Para atingir, faltou-me um golpe d'asa...
Se ao menos eu permanecesse aquém...

Assombro ou paz? Em vão... Tudo esvaído
Num baixo mar enganador d'espuma;
E o grande sonho despertado em bruma,
O grande sonho--ó dor!--quasi vivido...

Quasi o amor, quasi o triunfo e a chama,
Quasi o principio e o fim--quasi a expansão...
Mas na minh'alma tudo se derrama...
Emtanto nada foi só ilusão!

(...)
         Mário de Sá-Carneiro