domingo, 3 de fevereiro de 2013

La soupe aux cailloux


Trois moines, Hok, Lok et Siew, cheminaient sur une route de montagne parlant de tout et de rien, de la couleur du soleil, des vertus de la générosité.
« Siew, qu’est-ce qui rend heureux ? » demanda Hok, le plus jeune des moines.
« On va voir », répondit le vieux Siew, le plus avisé des trois.
Le tintement d’une cloche attira leur attention sur les toits d’un village situé en contrebas. L’apercevant de tout là-haut, ils ignoraient que ce village avait connu bien des malheurs. La famine, les inondations, la guerre avaient frappé ses habitants, qui se méfiaient désormais de tout étranger, leurs voisins eux-mêmes leur paraissant suspects.
Ces villageois travaillaient dur, mais chacun pour soi.
Il y avait un fermier.
Un marchand de thé.
Un lettré.
Une couturière.
Un médecin.
Un menuisier...
… et bien d’autres encore.
Mais ils ne communiquaient guère entre eux.
Quand les moines arrivèrent au pied de la montagne, les habitants avaient disparu. Chacun était rentré chez soi, personne ne vint les accueillir à la porte de l’enceinte. Et, lorsqu’on les vit entrer dans le village, chacun ferma soigneusement ses volets. Les moines frappèrent pourtant à la porte d’une première maison. Mais ils n’obtinrent aucune réponse, et les lumières s’éteignirent. Ils frappèrent à une autre porte, sans plus de résultat. Et il en fut partout de même.
« Ces gens ne savent pas être heureux », se dirent-ils alors.
« Mais aujourd’hui, ajouta Siew, le visage radieux, nous allons leur apprendre à faire la
soupe aux cailloux. »
Ils ramassèrent des brindilles et des branches, puis allumèrent un feu, sur lequel ils placèrent une petite marmite d’étain qu’ils avaient remplie d’eau tirée au puits du village. Une petite fille qui les observait s’approcha courageusement.
« Que faites-vous ? » demanda-t-elle.
« Nous ramassons du petit bois », répondit Lok.
« Nous faisons du feu », précisa Hok.
« Nous faisons de la soupe aux cailloux et nous aurions besoin de trois pierres rondes et polies », ajouta Siew.
La petite fille aida les moines à trouver dans la cour les bonnes pierres qu’ils mirent ensuite à cuire dans l’eau.
« Ces pierres feront une excellente soupe, dit Siew, mais j’ai bien peur qu’on ne puisse pas en faire beaucoup dans cette petite marmite. »
« Ma mère en a une plus grosse », remarqua la fillette.
Et la petite fille courut chez elle. Comme elle emportait la marmite, sa mère lui demanda ce qu’elle faisait.
« Les trois étrangers font de la soupe aux cailloux, répondit-elle. Ils ont besoin de la plus grosse de nos marmites. »
« Hum, dit la mère, les pierres, ça se trouve facilement. J’aimerais bien savoir comment ils font. »
Les moines attisaient le feu. Comme la fumée se répandait, les voisins mirent le nez à la fenêtre. Ce feu et cette grande marmite au milieu du village, c’était une vraie curiosité ! Un à un, les villageois sortirent de chez eux pour voir ce que pouvait bien être cette soupe aux cailloux.
« Évidemment, la vraie soupe aux cailloux doit être bien assaisonnée avec du sel et du poivre », dit Hok.
« C’est exact, approuva Lok, tout en brassant l’énorme marmite emplie d’eau et de pierres. Mais nous n’en avons pas. »
« Moi, j’en ai », dit le lettré, les yeux brillants de curiosité.
Et il disparut avant de revenir avec du sel, du poivre et même quelques autres épices.
Siew goûta la soupe. « La dernière fois que nous avons eu des pierres à soupe de cette taille et de cette couleur, nous y avons mis des carottes qui en ont fait un potage délicieux. »
« Des carottes ? dit une femme derrière eux. Je dois en avoir quelques-unes ! Mais juste quelques-unes. » Elle partit en courant puis revint avec autant de carottes qu’elle pouvait en porter et les jeta dans la marmite.
« Croyez-vous que ce serait meilleur avec des oignons ? » demanda Hok.
« Oh oui, un oignon donnerait sans doute du goût », dit un fermier, qui disparut
aussitôt. Peu après, il revint avec cinq gros oignons qu’il jeta dans la soupe bouillonnante. « Voilà une bonne soupe ! » dit-il, et tous les villageois approuvèrent, car l’odeur était très agréable.
« Si seulement nous avions quelques champignons ! » dit Siew en se frottant le menton. Plusieurs villageois se pourléchaient déjà. Certains s’éclipsèrent alors et revinrent avec des champignons frais, des nouilles, des cosses de petits pois et des choux.
Quelque chose de magique naissait dans l’esprit des villageois. L’un avait à coeur de donner, le suivant donnait plus encore. La soupe enrichissait au fur et à mesure, et son odeur était de plus en plus délicieuse.
« L’Empereur, j’imagine, suggérerait qu’on y ajoute des boulettes », dit un villageois.
« Et du tofu ! » fit un autre.
« Pourquoi pas des champignons noirs, des haricots mungo et des ignames ? » crièrent plusieurs autres.
« Et des taros, du melon d’hiver, du maïs nain », ajoutèrent d’autres encore.
« De l’ail ! » « Du gingembre ! » « De la sauce de soja ! » « Des boutons de lys ! »
« J’en ai ! J’en ai ! » hurlaient les gens, et ils couraient chercher tout ce qu’ils pouvaient rapporter. Les moines brassaient la soupe bouillonnante. Comme elle sentait bon ! Comme elle allait être délicieuse ! Comme les villageois étaient devenus généreux !
Enfin la soupe fut prête. Et tous se réunirent. Ils apportèrent du riz, des petits pains, des litchis, des gâteaux, du thé, et allumèrent des lanternes.
Puis ils se mirent à table. Même en remontant très loin dans leurs souvenirs, ils ne se rappelaient pas s’être jamais réunis pour une telle fête. Après avoir bien mangé, ils se racontèrent des histoires, chantèrent des chansons et firent la fête jusque tard dans la nuit. Enfin, ils ouvrirent leurs portes, invitant les moines chez eux et leur offrant des chambres confortables pour y dormir.
Le lendemain, par un joli matin de printemps, tous se réunirent près de saules pour se saluer.
« Merci de nous avoir invités, dirent les moines, vous avez été très généreux. »
« Merci à vous, répondirent les villageois. Avec tout ce que vous nous avez donné, nous ne manquerons jamais de rien. Vous nous avez montré que le partage nous rend tous plus riches. »
« Eh oui, firent les moines, être heureux, c’est aussi simple que de faire la soupe aux cailloux. »

Jon J Muth
La soupe aux cailloux                                                                                                                  Paris,Circonflexe, 2004

sábado, 2 de fevereiro de 2013

As flores continuam cor-de-rosa


sexta-feira, 1 de fevereiro de 2013

Um abraço em Florença

Imagem da net
 
1 de fevereiro. Florença. Os edifícios iluminados, assim como a Ponte Vecchio.
Ela estaria num café, sem saber de nada, tal como havia sido combinado com uma amiga. Festejava o aniversário. Pouco mais do que vinte. Já dominava bastante bem a língua italiana. Alguns amigos do Erasmus estavam juntos para conviver e festejar.
Florença era sempre uma festa de arte. Por isso a grande parte dos estudantes que a escolhiam eram de arquitetura. Ela era de Psicologia mas também sentia fascínio por aquele ambiente. Não gostava era das hordas e hordas de turistas que enchiam as ruas e tapavam muitos dos lugares mais belos. Mas também sabia que quando uma cidade brilha é para todos.
Junto do restaurante, onde o grupo se encontrava, parou um táxi.
- Desculpe, um pouco mais à frente, por favor.
- Aqui?
- Sim, obrigada.
Saíram os três do táxi. À janela do restaurante, alguém espreitou. Tinha havido um telefonema há minutos.
- Olha, está ali. Vamos por aqui para ela não nos ver.
Ela continuava lá dentro. Era bom fazer anos, ter amigos por perto, mas também seria bom ter a família. Não o dizia, mas sentia-se no rosto dela. A amiga aproximou-se e disse-lhe que viesse à porta porque precisava de lhe falar.
Saíram da sala e eis a surpresa da noite: os pais e a irmã tinham vindo visitá-la de surpresa.
Florença, a Bela, ficava ainda mais bela e com mais luz com aquele inesperado abraço em dia de aniversário.

A menina/mulher que nasceu neste dia





Estava um dia frio mas com sol. Começava fevereiro e trazia uma nova vida. Uma nova luz chegava.
Após o nascimento, no quarto do hospital, a médica tomou nas mãos a menina, voltou-a para a janela, olhou-a com atenção e disse à mãe: que linda menina aqui tem!
E a menina cresceu. Com os seus caracóis claros. Com o olhar meigo e azul. Andando sempre que podia com a sua irmã – cujos gestos imitava.
Na escola primária, fazia os trabalhos bem e devagar. Com letrinha redonda e bem legível. Quando se levantava para pôr uma questão à professora, fazia-o quase em silêncio para não incomodar. E fazia várias perguntas, porque gostava de compreender e saber mais.
Os livros de ficção e de ciência sempre a acompanharam. Em adolescente, fascinavam-na os livros de Clara Pinto Correia.

Um dia, disseste que te identificaste com uma passagem de um livro da bióloga-escritora e que choraste. Não contaste nunca porquê.
Entraste numa peça de teatro, remaste, viajaste... Quando fizeste dezoito anos, um grupo de amigos ofereceu-te um grande urso de peluche. O teu sorriso abriu-se e os braços abraçaram o terno presente.
Já recém-licenciada, o trabalho escasseando, emigraste. Tal como muitos jovens portugueses, és também um sinal de que escolas públicas portuguesas formam cidadãos do mundo.
Claro que também ajuda ter-se livros em casa, ver que por perto existe o gosto pelo estudo, que há o silêncio necessário à concentração, que são frequentes as palavras de incentivo e reconhecimento...
E vejo-te numa fotografia com uma boneca ao colo e um grande laço no cabelo. Uma bela menina, hoje bela mulher.
E, longe, perguntas por todos nós, sem nunca esquecer a cadela Castanha (como fazias com o Dunas)... Acho que terás saudades da família, dos amigos, dos nossos petiscos, mas os lugares onde tens estado são sempre bons lugares. E não arranjas muito lugar para o queixume. O teu sorriso é sereno – cá e lá. A tua sensatez, inteligência e beleza não se insinuam, notam-se. E tudo parece ser natural.
Dizes que gostavas que a Mariana existisse. Muitas vezes escrevo o seu diário, porque sei que à noite, num bocadinho, também o lês. E a Mariana adoraria ter-te também como irmã do meio. Disso tenho a certeza.
E sei também que gostas da proximidade do Mar, dos Rios, da Natureza, da Amizade, do (teu) Amor…
E do teu gosto antigo pela Geologia! E pela Astronomia! E pela Matemática! E pelo Cinema! ...

As tuas mãos continuam, carinhosas, a segurar os livros que lês, a trabalhar no computador, a preparar, cuidadosamente, os teus trabalhos…
Investigas sobre o cérebro humano, sendo tu um dos muitos cérebros que deixaram o país em busca de uma vida melhor, trabalhando para que melhor também seja a vida de todos os cidadãos.
Parabéns por tudo o que és e sempre foste.
Feliz aniversário!