sábado, 12 de outubro de 2013

PAPY DES LUCIOLES


 


Quand j’étais petit, il était chouette Papy. Mais depuis qu’il habitait aux Mimosas, il n’était plus le même ! Il ne disait presque rien et il avançait en traînant les pieds sur le gravier.
Souvent, Papa et Maman discutaient avec Mamie. Moi, je devais me promener avec Papy. Je ne me sentais pas à l’aise dans le parc. J’avais entendu deux infirmiers dire que Papy avait eu une attaque. Alors, je ne restais pas trop près de lui. Mais pas trop loin non plus. Au cas où on nous attaquerait...
Ce jour-là, Papy a dit :
“Le vent pique au nez. C’est un temps à lucioles... Tu veux en voir ? Je sais où il y en a.”
Je n’ai pas eu le temps de répondre que ça ne m’intéressait pas.
Papy m’a pris la main et il m’a entraîné à l’extérieur du parc ! Nous avons marché longtemps. Papy marchait vite et ça m’a étonné. Je comptais les chemins pour m’y retrouver : un sentier à gauche, deux à droite, un chemin à gauche, un autre à droite... Et puis on est entré dans un champ et, comme je ne m’y retrouvais plus, j’ai arrêté de compter.
Papy était tout guilleret. On aurait dit que désormais tout le faisait rire. Je ne le reconnaissais plus. Alors j’ai fait semblant de rien et j’ai ouvert le livre que j’avais en poche. Papy était à quatre pattes. Je me suis dit : ou il cherche ses lucioles, ou il est devenu vraiment gaga, mon papy...
Il m’a fait un clin d’oeil pour que je vienne près de lui. Dans les herbes, il y avait plein de bestioles. Papy les prenait sur son doigt et il me disait des noms bizarres en les montrant. Soudain, j’ai reconnu Tradar, le héros de mes mangas. Je croyais que c’était un animal imaginaire. Mon papy a dit que non, que c’était un scarabée Asemum atriatum.
Puis Papy a dit :
“Regarde. Là-bas, il y a un creux. C’est sûrement une vallée. Qu’est-ce qu’on trouve au fond des vallées ?”
J’ai réfléchi. Je ne savais pas trop quoi répondre. Papy m’a laissé un peu chercher. À tout hasard, j’ai répondu :
“Des autoroutes ?”
Papy a éclaté de rire.
“Tu es bien un gamin de la ville, toi !”
Puis il a ajouté en me pinçant gentiment la joue :
“Au fond des vallées, on trouve des rivières et des ruisseaux. Allons-y !”
Sur le chemin qui conduisait à la rivière, nous sommes passés devant une ferme. Papy m’a chuchoté à l’oreille :
“Reste près de moi, on va s’amuser.”
Derrière un petit talus, il y avait un troupeau d’oies. Discrètement, Papy a soufflé dans ses mains. Un drôle de bruit en est sorti et les oies, étonnées, se sont mises à cacarder. Hé oui ! les chiens aboient, les vaches meuglent et les oies cacardent. C’est mon papy qui me l’a dit.
Mon papy était métamorphosé. Finalement, je passais une chouette journée !
Après les oies, on a cherché des champignons. J’ai vu des chanterelles et des trompettes-de-la-mort. Papy m’a dit qu’on pouvait les manger ! On a aussi lancé des petites “ailes d’érable” qui s’en allaient très loin dans le vent et on a fait une partie de cache-cache dans les ruines d’une ferme abandonnée. Et d’autres trucs encore. On a même vu un “bousier” qui poussait sa boule de je-vous-dis-pas-quoi...
Il y avait bien une petite rivière en bas du chemin. Au bord de l’eau, Papy a sorti un canif de sa poche. Il a coupé des petites lianes et, moi, j’ai ramassé des morceaux de bois bien plats. Papy a
lié le tout ensemble. Ensuite, on a coincé notre construction entre des cailloux, au-dessus de l’eau. Le courant a entraîné les petites pales et ça a commencé à tourner à toute vitesse : mon premier moulin à eau !
Puis on a inventé un jeu terrible : le pomme-basket ! C’est pas facile ! Un joueur très agile et très sportif doit monter dans l’arbre tout seul, sans qu’on l’aide, et viser la casquette de son papy avec des pommes. On gagne quand la casquette est pleine de fruits.
“Tu trouves aussi que ce jeu est amusant, Papy ?”
“Oui, et en plus, c’est toi qui l’as inventé !”
“Il va peut-être falloir rentrer”, a soupiré Papy. 
 
Avec le canif, je sculptais un morceau de bois comme il me l’avait montré.
J’ai dit à Papy que je ne voulais pas rentrer parce que je ne voulais pas qu’on l’attaque à nouveau. Il a fait des grands yeux étonnés :
“Qu’on m’attaque ?”
Alors j’ai expliqué que je savais ce que les grands me cachaient et que j’avais entendu ce que les infirmiers avaient dit. J’avais une boule dans la gorge comme quand j’ai envie de pleurer.
Il a souri et puis il a posé sa main sur ma tête. Il m’a expliqué que j’avais mal compris. Une “attaque”, c’est un genre de maladie qu’il avait eue, mais, maintenant, il était guéri. Personne ne lui voulait du mal.
Il faisait déjà un peu noir, mais nous n’avions pas peur.
“Ça y est, c’est maintenant”, a murmuré Papy.
J’ai mis ma main dans ses longs doigts secs qui sentaient les champignons, les pommes et la mousse des arbres et on a pris le chemin du retour.
“Je suis fier de toi, tu es le meilleur des petits-fils”, a dit Papy.
Moi, j’ai pensé dans mon coeur :
“Le meilleur des papys, c’est toi mon papy chéri.”
Je l’ai juste pensé. Je ne l’ai pas dit. Mais j’aurais dû.
“Regarde Papy, au-dessus de ta tête, des petites soucoupes volantes !”
“Ce sont les dernières de l’été.”
Tanguy Pay
Papy des lucioles
Tournai, La Renaissance du livre, 2003

domingo, 6 de outubro de 2013

Aviso no parque - made in USA

Hoje, num parque público, em S. Francisco, US

Manjar de outono


sábado, 5 de outubro de 2013

Cores de outono


Gostava de estar lá



"Não me procurem nas entrelinhas do que escrevo".
"Escrevo por um desejo irreprimível de falar da minha meninice".
Mário de Carvalho

Acabei agora de ouvir, na antena 2, uma entrevista com Mário de Carvalho, autor homenageado, este ano, na Escritaria, em Penafiel. Este contista, romancista, argumentista... sucede a António Lobo Antunes, Mia Couto, Agustina Bessa-Luís, José Saramago e Urbano Tavares Rodrigues.
O programa radiofónico continua e que bom é ouvir, na rádio, pessoas que escrevem, que gostam de livros, que revelam afetos, que se preocupam com o Mundo e com a Humanidade.

Para falar de Mário de Carvalho estão presentes, em Penafiel,  Lídia Jorge, Gonçalo M. Tavares, Ricardo Araújo Pereira. Carlos Avillez, José Fanha ("contagiador de palavras")...
Para não falar da presença de jornais e de televisões à volta de um escritor com muito público para o ouvir. O ambiente deve ser de festa que também se faz na rua.

RAP realçou o humor, a imaginação, a erudição ("uma espécie de criança erudita") de Mário de Carvalho.

 O encenador Carlos Avillez, a propósito do autor, também seu amigo, diz que as suas personagens são teatrais; ele não resolve os problemas, põe as questões.

E realça o teatro de rua que visionou em Penafiel, pela simplicidade, sentido crítico e tudo o que fica do(s) autor(es) convidado(s), referindo-se às caixas de cartão, frases que são deixadas na cidade para serem recolhidas por quem delas se abeira e que são recordações para serem lidas.

Lídia Jorge afirma que, recorrendo à  ironia, Mário de Carvalho escreve para vencer o mundo, apesar de parecer vencido. E acrescenta que,  através da sua obra, ele denuncia o que está errado no mundo e também em quem o governa, porque, como está escrito: " a realidade é muito abusadora".

Ontem à noite, foi lançado o livro de contos Liberdade de Pátio de Mário de Carvalho.

Com a leitura dos livros de Mário Carvalho ou pelas suas palavras espalhadas pela cidade, oxalá diferentes câmaras municipais ousem levar a cabo outras atividades que promovam, de forma também alargada e festiva, a cultura, em vez da construção de tantas rotundas.

terça-feira, 1 de outubro de 2013

Será isto (a)normal?


Os pais dos alunos haviam sido convocados para uma reunião. Vieram quase todos. A diretora de turma, bastante jovem, chegou apressada, com os saltos das botas a fazerem-se ouvir.

Deu as boas-vindas e, logo no início da reunião, falou da equipa formativa. São todos muito bons professores, gostam de ensinar e nunca faltam, disse. E acrescentou: até a professora mais velha, que já tem mais de cinquenta anos, prepara sempre as aulas, o que não é normal.

Entre os encarregados de educação, havia um casal de professores com mais de cinquenta anos. Perante o que ouviam, entreolharam-se, atónitos. Teriam ouvido bem?

Iam pensando para os seus botões: ser professor com mais de cinquenta anos e nunca ir dar aulas sem as preparar causa espanto? Isso não é normal? Até quem tem sessenta ou mais também o faz, habitualmente! Poderá haver um ou outro mais descuidado, mas isso acontece em qualquer idade.

Durante o regresso a casa, foram falando dos casais, conhecidos ou amigos, com o casamento em risco pelas constantes negas: hoje não posso sair porque tenho de corrigir testes; não é possível, porque tenho de preparar as aulas da semana…

E também recordaram aquelas pessoas que ficam surpreendidas quando os professores têm serviço e não há aulas. Como se, por magia, tudo aparecesse feito quando as salas de aula se enchem. Ou aquelas que julgam que os professores chegam à sala de aula  e começam a falar como se uma torneira se abrisse, aspergindo água com sabedoria na direção dos alunos, quais pássaros sequiosos de biquinho aberto.

Mas quem assim pensa não é nem nunca foi professor, mas um professor a dizê-lo ainda é mais grave, independentemente da idade de quem o diz.

Isto é que não é normal!